Il s’agit de mettre en valeur le texte de Rostand tout en recréant un univers merveilleux, sous le signe du surnaturel et de la magie, dont le metteur en scène est le Diable lui-même, Méphistophélès.
Le Faust de Rostand est directement lié à La Dernière Nuit de Don Juan, autre oeuvre posthume de Rostand, où le séducteur, grand seigneur méchant homme de Molière, est à la fin de la pièce transformé en marionnette et le montreur n’est autre que le Diable lui-même. Rostand désirait, en effet, inscrire son Faust dans une trilogie, Faust - Don Juan - Polichinelle.
La scène devient ainsi un théâtre de marionnettes moderne: un plateau vide mais un écran qui diffuse des images de synthèse dans lesquelles vivent deux marionnettes, Faust et Marguerite.
Faust et Marguerite se retrouvent ainsi projetés dans les illusions créées par le Diable, illusions que reproduisent les écrans sur scène : le savant est poussé à faire des choix, il est mis en situation d’exprimer son libre arbitre.
Faust est donc libre de signer un pacte avec le Diable. Il est libre de se lier, il est à chaque fois le maître. Lorsque le Diable lui fait rencontrer Marguerite, il est libre de la perdre ou non.
Le Diable a beau jeu de lui dire alors : «Est-ce moi qui l’ai perdue ou toi ?»
Faust se retrouve donc pieds et poings liés aux... conséquences de ses choix.